samedi 2 juillet 2016

Bilan bonheur

J'ai eu une semaine difficile mais je m'en suis sortie comme une grande et pour cause ... J'ai les idées claires, je sais ce que je veux et surtout ce que je ne veux pas.

Je fais ce que je veux, quand je veux, si je veux. Je peux dormir des deux côtés de mon grand lit voire au milieu, je peux lire au lit, me couvrir et me découvrir à ma convenance. Je n'ai aucune contrainte d'horaires, pas de chemises à repasser, mas de chaussettes à plier, pas de slips à laver, pas de costumes à porter au pressing. Je peux me faire un plateau télé ou diner tranquillement avec mon fils, quand il est là. Je peux sortir avec des amis, faire une virée sans la prévoir et rentrer quand je veux. Mes factures sont payées, je n'ai plus d'huissiers devant la porte depuis plus de trois ans et mon découvert autorisé  n'est jamais utilisé jusqu'au bout et il ne dure pas plus de cinq jours.
Personne pour me dire "t'as vu l'heure ?" ou "t'as pas fini ?" ou "t'as pas commencé ?" ou "je veux pas manger froid" ... Exemple : hier soir j'ai eu une réunion professionnelle qui s'est terminée chez une de mes collègues autour de quelques coupes de champagne, nous avons bien rigolé, nous avons échangé beaucoup d'idées et c'était génial !

Je décide si je me maquille ou pas, si je m'épile ce soir ou demain matin, si je me coupe les cheveux, les laisse longs ou les ramasse en chignon.
Personne pour me dire "j'aime pas quand tu te coupes les cheveux" ou "j'aime pas les chignons" ou "c'est quoi cette coiffure ?" ... Exemple : "tu t'es encore coupé les cheveux ! Tu sais que je n'aime pas les cheveux courts !".

Je peux porter autant de pantalons que je veux et m'habiller comme l'as de pique si j'en ai envie. Je peux aussi me mettre des décolletés jusqu'où je veux. Je peux ne pas porter de bijoux ou me transformer en sapin de noël, je peux porter des frais ou des faux ou les deux.
Personne pour me dire "j'aime pas les femmes en pantalon" (il les aimait juste pour les sauter en catimini) ou "mets un tailleur ou une robe, tu as des trucs ultra chics" ou "tu mets pas de bijoux ? tout le monde va penser que je ne t'offre rien !" ou "pourquoi tu mets des fantaisies avec tous les beaux bijoux que tu as !?" ...

Eh oui, plus besoin de faire en sorte d'épater l'orchestre avec les beaux cadeaux du monsieur, d'ailleurs la plupart des cadeaux ont été vendus pour payer les factures (les miennes et celles qu'il m'a laissées en "cadeau" également). De surcroit il y avait des cadeaux qui étaient à son goût et pas au mien (non je fais pas ma difficile, c'est vrai !) et j'étais bien contente de m'en débarrasser, exemple : un sac à main Chanel qui non seulement était un appel au vol mais en plus faisait mémère, il était neuf et encore dans sa boite, je l'ai très peu porté tellement il faisait vieillot mais bon, il venait du 25 Rue Royale à Paris ! Ça a été ma première vente et il a bien rapporté. Pardon, Mademoiselle Coco, mais c'est vrai que votre griffe a bien changé depuis votre départ et il leur arrive de faire de sacrées conneries avec votre nom, ce sac à main est le meilleur exemple. Par contre, Mademoiselle Coco, votre classique, oui celui qui allait avec votre petite robe noire, celui-là je l'ai gardé mais c'est vrai aussi que c'est moi qui l'ai choisi et payé, du temps où j'étais une exécutive toujours tirée à quatre épingles, en talons aiguille et coiffure "négligemment" impeccable, quand mon vernis à ongles ne s'écaillait pas au contact des tâches ménagères et mon rouge à lèvres durait toute la journée ... je n'avais même pas besoin d'anti-cernes et mon Make Up était toujours au top. Je ne rigolais pas tous les jours mais j'étais très chic, au volant de ma Safrane V6 automatique noire, avec l'intérieur en cuir et les sièges chauffants, j'étais supposé être une princesse ... avant la Safrane j'ai eu un cabriolet couleur rubis avec l'intérieur en cuir gris, oui, ça en jetait mais pas autant que ma belle voiture d'exécutive ! Vous pensez bien, Mademoiselle Coco, que monsieur m'avait offert toute la panoplie et il appelait ça "le bonheur" et le plus triste c'est que j'acquiesçais ! Non, Mademoiselle Coco, vous qui avez toujours travaillé et eu des mecs ultra chics, vous saviez bien que le bonheur ce n'était pas ça et ça a du être  pour ça que vous avez banni le corset de l'histoire vestimentaire des femmes, parce que vous n'aimiez pas les entraves, je ne peux que vous donner raison, Mademoiselle Coco !

Oui, j'ai bien changé, j'ai fait une reconversion complète, même mon vocabulaire a changé, je sais, mais je l'ai voulu !
Je travaille, comme j'ai toujours travaillé, mais maintenant je sais pour qui, c'est  pour moi !
Aujourd'hui c'est samedi, j'ai fait mes courses à mon rythme et pendant je j'écris je sirote un verre de Chardonnay ... tout à l'heure je sors pour assister à un concert de musique que j'aime, sans me poser de questions sur tout ce qui précède.

La vache, que c'est bon la liberté !





N'allez pas croire que je sois devenue alcoolique, non !  Disons qu'il m'arrive de prendre un verre pour le plaisir, comme je mange une glace pour le même plaisir, mais quand je bois c'est à la vie !

Je bois à la vie, je chante à la vie, je vis et je suis heureuse ! Mon bilan est donc positif, c'est un vrai bilan bonheur.

De cette vie là (celle d'avant) je garde un doux, un merveilleux souvenir de mes temps d'artiste, oui j'ai été artiste, je chantais et j'aimais ça. C'était un hobby, un hobby qui rapportait bien, mais surtout c'était une thérapie. C'est même grâce au chant que j'ai réussi à tenir, tous les week-ends je préparais mon porte-costumes (mes habits de lumière), ma trousse de bijoux bien clinquants (pour que tout le monde les voie sur scène), ma trousse de maquillage et je partais chanter ! J'ai parcouru toute la France, tous les pays limitrophes et quelques uns plus éloignés, j'ai chanté mon pays, je l'ai chanté avec mon coeur, mes tripes, tout mon être ... je sortais de deux heures de scène comme on sort de 10 heures de travail, j'étais épuisée mais j'étais heureuse ! Pendant plusieurs années j'ai fait partie d'un groupe et ces années là ont été les meilleures, nous parcourions des kilomètres pour chanter et nous rentrions dans la nuit parce que le lendemain nous chantions ailleurs. Les voyages sont mémorables, entre les ronflements des musiciens (eh oui, ça leur arrivait de s'endormir) et les histoires vécues et racontées, que d'éclats de rire, que de bonheurs, que de bons souvenirs. Parfois monsieur était de la partie et parfois non, mais on riait toujours autant !
Ça fait quatre ans que j'ai arrêté, par la force des choses, mais je ne perds jamais un bon spectacle ni les retrouvailles avec les collègues toujours en activité, ils me reprochent de les avoir abandonnés, ce n'est pas vrai, je n'ai abandonné personne, je me suis juste abandonnée moi !

Il m'arrive de remonter sur scène, parce que dans le métier il est de bon ton d'inviter le collègue présent à chanter et il est normal (et conseillé) de ne pas refuser et, franchement, citant Aznavour :


" ... Rien que sous mes pieds de sentir la scène
De voir devant moi un public assis j'ai le coeur battant ..."
 
Wahou, quel kif !!! 
Mais c'était un hobby, c'est un beau souvenir très cher à mon coeur que je n'oublierai jamais.
 
Désormais je me suis découvert de nouveaux talents avec ma reconversion, je gagne décemment ma vie et surtout je vis, mes enfants vont bien, je vais bien, les vacances arrivent à grands pas donc tout va bien.
J'ajouterai juste une phrase que j'ai l'habitude de dire à ceux que j'aime, cette fois-ci je me la dis à moi :
 
Que tout me soit bonheur !

"Une femme doit avoir deux qualités, 
être chic et fabuleuse."

Coco Chanel




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