jeudi 27 mars 2014

Pourquoi les hommes infidèles le sont-ils?

L'article qui suit est, aussi,  un trouvaille de mes recherches sur l'infidélité. En effet j'ai déjà publié ici un autre article concernant le même sujet - cf. "Genèse de l'infidélité" - parce qu'il me semble important d'avoir d'autres avis, des avis de femmes, des avis d'hommes (il y en a peu) et des avis de professionnels, voire des discussions sur les forums ou des articles d'autres blogs. Ainsi, et jusqu'à présent, tous les articles lus et étudiés m'ont confortée dans ma thèse : je ne suis pas responsable de son (ses) infidélité(s) !
Je laisserai le lien de ma source à la fin et je pratiquerai toujours ainsi, dès lors que l'article aura été écrit par quelqu'un d'autre.

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Une étude hollandaise est publiée et commentée aujourd’hui dans le Matin dimanche, sous la plume de Geneviève Comby. On y apprend de bien curieuses choses. Car à part les raisons supposées et classiques: opportunité lors d’un voyage, besoin d’une sexualité plus débridée, fuir la routine, il y en a d’autres qui tiennent une place importante dans l’infidélité des hommes.


«C'est ce qu'on se dit en lisant les travaux du conseiller conjugal américain Gary Neuman. Après avoir creusé pour comprendre ce qui pousse les hommes à commettre ce genre de dérapages, le thérapeute publie sa «Vérité sur l'infidélité» (The Truth About Cheating). Ses résultats, basés sur un échantillonnage certes assez restreint (100 hommes infidèles et 100 hommes fidèles) - mais appuyés par sa longue expérience professionnelle - nous donnent quelques informations surprenantes.

Par exemple, 77% des époux volages affirment qu'un de leur bon copain trompe aussi sa femme! A croire que les hommes sont non seulement au courant des écarts de conduite de leurs amis, mais surtout que le «pote» joue le rôle de baromètre du droit au cocufiage: «S'il le fait, pourquoi pas moi...»

Ca alors, je ne m’y attendais pas. Se justifier parce qu’un ami le fait… Assez enfantin comme raison, et manière de ne pas prendre sa propre responsabilité en utilisant l’autre comme paravent de ses actes. Et curieuse logique: si un ami vole ou tue, ces hommes qui trompent feront-ils de même?

«L'ami qui trompe peut l'amener premièrement à y penser, et envisager la tromperie comme faisant partie du champ d'actions possibles, puis de passer à l'acte.».

Ben tiens… faut quelqu’un d’autre pour y penser?


Et envisager la tromperie comme «faisant partie du champ d’actions possibles»: était-ce le contrat initial de couple? Si ce n’est pas le cas, cela signifie que la tromperie a été justement écartée du champ d’actions possibles. La réintroduire unilatéralement est un non-respect du contrat, et donc un non respect de sa partenaire, mais aussi de soi-même. En effet, que vaut notre parole si elle peut changer ainsi?



 Autre raison: le sentiment de n’être pas assez important ou valorisé par sa conjointe:

 «Ce que mes patients qui ont eu des activités extraconjugales me décrivent souvent, c'est le sentiment de ne pas être désiré à la maison, confirme Laurence Dispaux. Par ce mot, ils n'entendent pas uniquement le côté sexuel pur et dur, mais le sentiment d'exister aux yeux de leur conjointe, d'être regardé, d'être reconnu pour ce qu'ils font de bien, pour leur «séduisance» et pour leurs performances. L'homme qui se sent davantage critiqué qu'apprécié va se sentir mis en cause dans sa performance, qui est un enjeu identitaire important pour lui. Autrement dit, il va se sentir sous-performant, comme si on le jugeait, qu'on lui donnait une mauvaise note».

L’homme irait donc chercher ailleurs la reconnaissance qu’il ne trouve pas suffisamment chez lui. Et bien, il n’a qu’à le dire à sa partenaire, dire son manque, son ressenti, dire ce dont il a besoin. Aller chercher ailleurs sans le dire chez lui, c’est encore une fois très enfantin. Et l’on peut imaginer les pleurnicheries et ambiguïtés qu’il montrera à sa maîtresse…

Je ne pense pas qu’à vingt ans on mesure exactement ce qu’est un engagement à la fidélité. L’ancrage intérieur dans ses choix est un travail qui demande du temps. Mais c’est l’objectif à atteindre: être fidèle à soi-même, donc à ses engagements. Et ne pas prétexter d’un autre pour lâcher sa propre éthique. Cela fait partie de ma conception de l’autonomie individuelle.

De toutes façons, tromper c’est voler quelque chose à son-sa partenaire. C’est perdre de la clarté et de la liberté intérieure. C’est se fragiliser soi-même. Imaginez qu’un jour votre compagne vous demande droit dans les yeux si vous l’avez déjà trompée. Vous allez mentir, et ce mensonge vous habitera toute votre vie. Pas très fun.

Ou bien on décide d‘un contrat de liberté dans le couple, pour les deux partenaires, en connaissance de cause - ce qui est rarement facile. Ou bien on décide d’un contrat d’exclusivité et l’on se tient à sa propre parole, ce qui permet de rester droit dans ses bottes et de développer l’estime de soi sans blesser personne. Il ne faut pas oublier que la tromperie est une blessure profonde et une brèche dans la confiance.. Et qu’on ne me dise pas que si on le cache c’est pour ne pas blesser. Même en le cachant, la blessure est faite, elle existe dans notre conscience.

Mais peut-être faudrait-il préparer mieux les couples à ce que signifie un engagement et la vie à deux. Et que chacun réfléchisse à ce qu’il veut vivre et ce qu’il peut assumer.



Ce blog est en partenariat avec la "Tribune de Genève"

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