mercredi 2 avril 2014

Le sens du devoir, plus jamais !

"Le sens du devoir" est un défaut que j'ai toujours eu ! Oui c'est un défaut ! Un défaut inculqué par mes parents au nom de la sacro-sainte éducation judéo-chretienne, il y en a qui respectent "la chose" et d'autres qui s'en fichent, moi je l'ai respectée et si c'était à refaire je m'abstiendrais !

C'est à cause du sens du devoir que je suis passée directement de l'enfance à l'âge adulte. Ma famille et moi sommes arrivés en France sans parler le français, la seule qui savait aligner quelques mots, grâce aux cours de lycée, c'était moi, très vite j'ai été scolarisée et en un mois je parlais couramment. Pour cette raison j'ai commencé très vite à remplir les fastidieux papiers des diverses administrations, concernant mes parents, pour tout ce qui était carte de séjour, carte de travail, sécurité sociale etc ... Dans ma communauté les enfants étaient rarement scolarisés, on les mettait au boulot sans leur demander leur avis, comme tout le monde vivait ensemble, très peu parlaient français, c'est comme ça que du haut de mes 13 ans j'ai commencé à remplir les papiers de toute la communauté de mon quartier, puis à accompagner tous ces gens chez le médecin, dans les administrations, faire les courses, leur montrer le chemin de leur travail en transports en commun ... Parfois je râlais et mon père me disait "l'entraide est cruciale, aujourd'hui ce sont eux et demain ce sera toi pour autre chose".
Toujours est il que je n'avais pas le temps de m'amuser ou de vivre comme les adolescentes de mon âge, j'avais bien trop de préoccupations.

Quand j'ai rencontré mon premier mari, j'ai appris qu'il avait deux enfants, une fille qui vivait avec sa mère et un petit garçon. Le petit garçon de deux ans était placé chez une nourrice de la DASS, suite à l'abandon de celui-ci par sa mère. Il m'a raconté qu'il avait quitté la maman (son ex femme) quand le petit avait quatre mois, que son ex avait abandonné les deux enfants chez une nourrice et qu'elle n'avait plus donné de nouvelles, en foi de quoi la nourrice avait participé la situation à la DASS qui, à son tour, a remis les enfants à une nourrice agréé par ledit organisme. Puis son ex femme avait fait de la prison, à cause de mauvaises fréquentations, et en sortant elle avait récupéré la petite fille mais pas le petit garçon.
Le monsieur a fini par avoir la garde du petit, parce qu'il vivait avec moi et que je pouvais m'en occuper, et l'enfant est venu  habiter avec nous ... J'ai tout de suite aimé cet enfant, il était fragile e perturbé mais c'était un amour. Je peux même parler de "coup de foudre" mutuel, nous nous sommes aimés au premier regard ♥


C'est par amour que j'ai accepté de l'élever, c'est à cause du sens du devoir que j'ai accepté d'épouser son père. Avant le mariage j'ai voulu  quitter le monsieur et mon père m'a dit "tu as assumé un enfant, maintenant tu vas jusqu'au bout parce que tu es sa seule mère", alors j'ai épousé le monsieur et ça s'est corsé de plus belle. Il avait passé la période pendant laquelle il m'exhibait comme un trophée (il avait 12 ans de plus que moi), après le mariage il donnait l'impression de m'avoir achetée et moi j'ai toujours eu un problème avec l'autorité d'autrui, le sens du devoir d'accord, mais décider à ma place : NON !!!

Plusieurs problèmes se sont posés mais nous avons eu une fille, ma fille mon amour, ma poupée, ma splendeur, mon mini-moi !


Pour tout ce qui touche à mes enfants, je n'ai aucun sens du devoir, j'ai de l'amour et je peux tout faire pour eux ... et ils me le rendent bien et fort ♥

Revenons à monsieur mon premier mari ... Il était haut en couleurs, bosseur acharné mais magouilleurs aussi, magouilleur et pas malin. C'est pour cette raison que le contrôle fiscal qu'il a subi a été une horreur, surtout pour moi qui ignorais complètements les choses qu'il avait faites, les biens qu'il avait acheté sans m'en parler, et pour cause, j'avais exigé une séparation de biens pour me marier avec lui et bien m'en a pris !!! Son redressement fiscal perso se montait à 100 000 francs et celui de l'entreprise, dans laquelle fort heureusement je n'avais pas de parts, était de 400 000 francs ! J'ajoute que j'ai découvert au moment du contrôle fiscal que l'appartement qu'il possédait, dans un quartier très chic, était habité par une, soit disant locataire, qui avait le même prénom que ma fille ... ça m'a étonnée, forcément, mais quand j'ai appris qu'elle habitait cet appartement depuis quatre ans alors que ma fille avait un an, ça a fait tilt ! Si ma fille c'était appelée Denise ou Françoise il aurait pu s'agir d'une coïncidence, mais ma fille portait un prénom choisi par son père et très original et j'ai tout de suite compris que c'était trop flagrant pour que ce soit innocent ... j'ai fouillé et, bien évidemment, j'ai trouvé. Cet énergumène avait donné à NOTRE FILLE le prénom de SA MAITRESSE !!!

Pendant ce temps là, le monsieur se montait des châteaux en Espagne et, de son propre chef, a décidé que le fiston resterait en pension aux bons soins d'un couple d'amis, que mes parents vendraient leur patrimoine pour ouvrir un supermarché dans le sud de mon pays, pendant que lui s'installerait dans son pays à lui, hors de France, bien sûr !
Sens du devoir ou pas, je me refusais à fuire comme une criminelle alors que je n'avais rien fait de mal, moi !!!
En apprenant ses projets j'ai aussi découvert la maitresse ... alors j'ai mis ses plans à l'eau, je lui ai signifié que non seulement mes parents de vendraient rien du tout, que je ne m'exilerais nulle part pour son bon plaisir mais que, de plus, je voulais le divorce, par consentement mutuel si possible, le sens du devoir c'est bien gentil mais j'en avais ras les bigoudis, nan mého !!!
Il m'a répondu tout de go que je "ne me débarrasserais jamais de lui" (sont tous pareils les mecs), je lui ai rétorqué que si pour se marier il fallait être deux à le vouloir, pour rester mariés aussi, et vlan ! Je lui ai dit de bien réfléchir et pour ce faire il a fermé l'entreprise et a cessé de travailler, ajoutant ainsi à son tableau un côté "mac" que je ne lui connaissais pas ... mon sens du devoir me poussait à faire en sorte que rien ne manque à mes enfants, je travaillais et j'avais un bon salaire, mais bosser pour un mec ça n'a jamais été ma tasse de thé. Travailler et mettre les bouchées doubles pour subvenir aux besoins d' un époux qui aurait été dans l'incapacité de le faire, c'était une chose, mais bosser pour un "connard-de-menteur-magouilleur-traitre", même pas pour mourir ! Parallèlement, le monsieur était devenu violent, m'insultant, me menaçant (une fois avec un couteau à cran d'arrêt), j'ai fini par lui jeter un objet qui lui a ouvert la tête, après il s'est calmé.
J'ai demandé le divorce, tout en priant pour qu'il me laisse son fils, qui était devenu le mien dans mon coeur (je l'ai élevé de ses 2 à ses 12 ans), j'aimais cet enfant comme s'il était mien mais je n'en pouvais plus, c'était devenu dangereux pour moi et, par-dessus tout, je craignais qu'il ne me prenne les enfants, mes enfants, et les emmène loin de moi !
J'ai obtenu la garde de ma fille sans, aucun mal, et j'ai même obtenu qu'il soit interdit de la sortir du territoire français sans mon autorisation, mais pour le petit je n'ai rien obtenu du tout, je n'étais pas sa mère, je n'avais fait que l'aimer et l'élever pendant neuf années ... Le monsieur "connard-de-menteur-magouilleur-traitre", m'a laissé son fils pendant toute la procédure de divorce et en a profité pour organiser sa fuite ... Quand nous avons été divorcés, il m'a enlevé l'enfant pour le placer en internat et j'en ai souffert à un point inimaginable. Je n'avais ni le droit de le voir, ni celui de lui parler, je ne pouvais pas lui écrire non plus ...

Qu'est ce qui peut passer dans  la tête d'un homme pour qu'il abandonne son fils  deux fois ? La première en quittant la mère de l'enfant et la deuxième en enlevant l'enfant à la seule mère qu'il n'ait jamais eue ??? Le "sens du devoir" il n'a jamais su ce que c'était, celui-la !!!

J'en ai souffert et pleuré et, je l'ai appris bien des années plus tard, le petit garçon aussi. Une chose est sûre, le jour où il a pu s'échapper j'ai été la première personne qu'il a voulu voir ... Bien des années plus tard, marié et père à son tour, c'est vers moi qu'il est venu ... oui c'était de l'amour filial, je n'en n'ai jamais douté et je n'en douterai jamais ♥

Toujours est il que je me suis jurée que le "sens du devoir" j'allais le jeter par-dessus les moulins, maintenant c'était "ma gueule" d'abord ! Mais j'ai replongé et j'ai même failli me noyer.




"C'est long à élever un père !"
Stone

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