lundi 26 mai 2014

Pourquoi elles restent "la maîtresse"



Aimer au long cours un homme marié était autrefois l’assurance d’une vie malheureuse et cachée. Si, aujourd’hui, l’opprobre et la honte ne sont plus au rendez-vous, la frustration et le chagrin demeurent. Pourquoi s’acharner ? Quel est l’intérêt inconscient de faire durer ces amours clandestines ?

Back Street, mélodrame de l’écrivaine américaine Fanny Hurst, a connu un succès fulgurant dans les années 1930. Elle y décrivait la tragique destinée de la maîtresse cachée d’un homme marié. Aucune révolte, pas de tentative d’émancipation. Seulement la douleur, la frustration et la triste acceptation d’une place de seconde. Déprimant. Aujourd'hui, les back streets ont changé de nature. Fini les femmes entretenues, prisonnières du bon vouloir masculin.
Les maîtresses assument leur vie et vivent pleinement leur amour. Elles n’en souffrent pas moins. C’est bien ce paradoxe qui interroge : comment ces femmes, héritières des féministes, indépendantes, peuvent-elles accepter la vie dans l’ombre, l’attente, le mensonge ?
Nous savons bien, depuis Freud, qu’aucun humain n’accepte de souffrir pour souffrir. Si nous le faisons, c’est que notre histoire, notre construction psychique nous conduisent à réitérer, sans nous en rendre compte, des comportements douloureux. Mais pas seulement. Nous pouvons aussi, toujours inconsciemment, trouver dans ces situations de répétition ce que la psychanalyse appelle un « bénéfice secondaire ». Ghislaine Paris, sexologue et psychothérapeute, et Saverio Tomasella, psychanalyste, nous aident à mieux comprendre le choix de ces femmes.


La volonté d’indépendance

À la grande différence des back streets de nos mères, la plupart des « maîtresses » affirment avoir choisi leur position, « qui leur garantit l’indépendance, l’échappée au modèle patriarcal, sans besoin de se battre au sein d’un couple pour l’acquérir, souligne Ghislaine Paris. Plusieurs de mes patientes revendiquent même ce statut, comme certaines d’entre elles revendiquent le refus de la maternité ».
Pour Saverio Tomasella, elles font partie de ce qu’il nomme les « omnijouisseurs », « ces enfants gavés de jouissance, auxquels rien n’a jamais été refusé, qui ne peuvent donc pas y renoncer. Alors ils passent d’une relation à l’autre, ils les accumulent ». Clara, 28 ans, a enchaîné les amours clandestines, sans que jamais l’affaire dure plus de quelques mois. « Que ce soit un homme marié, ça m’est égal. C’est lui qui trompe sa femme, pas moi. Mais, quand ça devient trop compliqué, j’arrête. Et je passe à autre chose, avec un homme marié ou pas. J’ai besoin de quelqu’un, je ne supporte pas d’être seule. »

Suivre le lien

"J’ai besoin de quelqu’un, je ne supporte pas d’être seule." dit Clara, peut lui importe si l'homme en question est marié ou pas, pourvu qu'elle ne soit pas seule !
En tant que femme, je trouve cela très glauque,  totalement irréaliste mais bon ... c'est une idée comme une autre. Loin de moi l'idée de prendre quelqu'un pour ne pas être seule, pour cela j'aurais gardé mon "connard-de-futur-ex-mari-pervers-menteur-traitre" !
Et après on vient me parler de la libération de la femme !? Elles sont libres ces femmes là ? Je ne le crois pas ! Elles s'inventent une liberté à leurs mesures, mais elles rêvent d'avoir un homme juste pour elles ... C'est ainsi que la plupart des femmes trompées, une fois libres prennent des amants mariés, ça doit vouloir dire quelque chose ... Qui mieux qu'une femme trompée peut savoir le mal que ça fait ? Prendraient elles des hommes mariés par revanche ? Oh la la, il y a encore beaucoup de questions sans réponses.




La clandestinité apporte le plaisir immédiat, mais « ce sont des amours anxiogènes, dévoreuses, inextricables, précise le psychanalyste. Quand on est face à l’inextricable, c’est qu’il était présent dans l’enfance. C’est cela qu’il convient d’interroger, afin d’éviter la répétition ». « Dans le triangle amoureux, on se trouve face à une situation faisant référence au triangle oedipien mal vécu, analyse Ghislaine Paris. La maîtresse voit en la femme légitime la rivale, qui occupe inconsciemment la place de la mère. »
Dès lors, l’enjeu consiste à détacher l’amant de son épouse, comme elle a souhaité détacher sa mère de son père. « De cette situation infantile mal résolue, dans laquelle l’enfant devait attirer l’attention de l’autre dans le dos du parent rival, il demeure quelque chose qui ne peut se vivre dans la franchise, approfondit Saverio Tomasella. La rivalité première n’a pu être élaborée ni verbalisée, elle reste enkystée. »
Lucie, 48 ans, se reconnaît dans cette configuration. À 22 ans, elle a rencontré un homme marié avec qui elle a connu une passion dévorante durant quatre ans. « Un jour, chez lui, j’ai aperçu la chemise de nuit de sa femme. Cela m’a instantanément évoqué celle de ma mère. Sur le moment, j’étais effondrée et bizarrement assez contente. J’avais l’impression d’être la plus forte, mais il n’a jamais brisé son couple. À l’époque, je n’ai pas réalisé ce que cela signifiait pour moi. Après quelques années de thérapie, désormais, je sais. Dans cette histoire, je voulais à la fois retrouver mon père disparu et éliminer ma mère. »
Dans d’autres cas, ne pas réussir à être la « première » fait référence à la position occupée durant l’enfance et l’adolescence, renvoyant à une rivalité fraternelle et familiale. Pour Saverio Tomasella, « la dévalorisation subie de la part d’un frère ou d’une soeur ou encore la préférence des parents pour l’un des enfants peut ébranler durablement la confiance en soi et entraîner pour ces femmes la croyance inconsciente qu’elles ne peuvent vivre qu’une histoire d’amour secondaire ou malheureuse ».
Anne, 54 ans, a traversé des relations amoureuses orageuses, durant quatre ans, juste après son divorce. « J’ai entamé trois histoires différentes avec des hommes engagés par ailleurs. Dans les trois se reproduisait une relation maltraitante, frustrante, intolérable, dont je sais maintenant qu’elle provenait en grande partie de l’incapacité de ma mère à nous aimer. Elle-même avait vécu un manque d’amour et d’attention de ses parents. »

 Suivre le lien

Les psy sont finalement assez drôles, c'est comme si ces faits étaient mathématiquement exacts, tout vient de l'enfance mais en général chez la femme ... Et les hommes qu'en est il ? 

Mon grand-père n'a jamais trompé ma grand-mère, mon oncle était un serial-trompeur et mon père un coureur invétéré, jusqu'à son mariage avec ma mère. Puis, un jour, il s'en est allé goutter aux joies de l'infidélité avec la "meilleure amie" de ma mère, cette dernière a découvert, les a attrapés ensemble, a mis une danse à la maitresse et fait les valises de mon père - c'était au début des années 60 dans un pays d'Europe très catholique et où, par conséquent, le divorce n'existait pas - le monsieur (mon père) est allé voir ses parents et c'est mon grand-père qui a plaidé sa cause auprès de ma mère, elle l'a laissé revenir mais dans la chambre d'amis, pendant un mois, après quoi elle a pardonné mais il n'a jamais récidivé et ils sont restés mariés, soudés, unis, amoureux ... jusqu'à ce que la mort les sépare, plus de 40 ans après.
Mon grand-père avait été un exemple, pourquoi ses fils jouaient les matadors ?

Mon beau-père est un homme droit qui n'a jamais trompé sa femme, il s'est remarié huit ans après le décès de son épouse, il est fidèle. Qu'est ce qui a poussé mon "connard-de-futur-ex-mari-pervers-menteur-traitre" a être infidèle ? Pire, à être infidèle toujours avec des gueuses mal élevées, possédant un langage de charretier, l'une gargotière et l'autre sa propre belle-soeur ... Je parle de celles dont je suis sûre, parce que je suis persuadée qu'il y en a eu d'autres.

Je suis sûre que les psys diraient que tout est dans leur enfance aussi ... Est ce que tous les criminels sont issus d'assassins ? On ne peut pas tout expliquer par l'enfance, il y a forcément d'autres raisons ... Pas folle la guêpe !!!







Le plaisir décuplé

 

Cet héritage involontaire n’étonne pas Saverio Tomasella : « La transmission entre les générations se fait de manière inconsciente. L’enfant est imbibé par la posture maternelle, la représentation parentale. » Une mère qui n’aime pas ou mal ses enfants peut difficilement les autoriser, symboliquement, à vivre des amours épanouies… Il existe aussi des familles de maîtresses cachées, comme celle de Lucie, qui a découvert que son grand-père avait vécu de longues liaisons, dont sa grand-mère et sa propre mère avaient souffert. Elle a également soulevé un secret familial, dans lequel sa marraine était restée l’amante cachée d’un cousin.
La place d’éternelle seconde fait mal. Toutes les femmes que nous avons rencontrées évoquent l’attente, l’angoisse, la déprime quand se profilent les vacances en solitaire ou l’envie de faire famille. Pourquoi rester ?
Mathilde, 31 ans, s’est longtemps satisfaite de sa position de maîtresse : « Je n’ai jamais souhaité qu’il quitte sa femme. Ses enfants étaient petits et je ne voulais pas faire exploser leur famille. Je savais, pour avoir vécu le divorce de mes parents, qu’on ne peut pas construire rapidement une histoire sur les ruines de l’autre. » Ce qui n’a pas empêché la douleur, la frustration, la jalousie.
« Entre nous, c’était passionnel – on passait tout notre temps ensemble, je connaissais ses amis –, mais je souffrais de savoir qu’il avait une sexualité avec sa femme. Je partais, il me rappelait. Notre relation a duré trois ans et demi. Je ne pouvais pas le quitter, tout en sachant qu’il n’y avait pas de solution. Un jour, il est arrivé chez moi avec ses valises, ça a été le début de la fin. Face à la réalité, je ne pouvais pas aller plus loin. Je n’avais plus le fil de sécurité de l’adultère… »
Une attitude pas si étonnante. Pour Ghislaine Paris, « les relations adultères sont aussi un moyen d’échapper au quotidien. Ce sont d’ailleurs le plus souvent des amours enflammées par la transgression, le secret, qui entretiennent une sexualité intense ».
Et Saverio Tomasella d’évoquer « le “fantasme du sauvetage”, celui de l’enfant qui veut sauver un parent défaillant, malheureux dans son couple. Aimer un homme dont le couple légitime est vacillant est une tentative de réparation. C’est la voie qu’ont choisie ces femmes pour se prouver à elles-mêmes leur supériorité sur l’autre, l’épouse, qui ne sait pas aimer aussi bien qu’elles ».

Suivre le lien

 "... Un jour, il est arrivé chez moi avec ses valises, ça a été le début de la fin..." Eh oui ! Gentille la maitresse mais pas folle, la routine peut tout casser quand l'amour ne se résume qu'au sexe, pour le coup je suis assez d'accord avec  Ghislaine Paris : « les relations adultères sont aussi un moyen d’échapper au quotidien. Ce sont d’ailleurs le plus souvent des amours enflammées par la transgression, le secret, qui entretiennent une sexualité intense » et après ça qu'est ce qui reste ?

Puis Saverio Tomasella dit que "... C’est la voie qu’ont choisi ces femmes pour se prouver à elles-mêmes leur supériorité sur l’autre, l’épouse, qui ne sait pas aimer aussi bien qu’elles ...", comme il a raison ! Le pire c'est que, souvent, les hommes en sont convaincus aussi. Rien de mieux que d'envoyer le monsieur faire un stage chez la maitresse, histoire qu'ils se réveillent tous les deux décoiffés, avec une haleine douteuse, qu'ils aient des factures à payer ensemble, le ménage, le repassage, la lessive, la cuisine ... et tutti quanti à partager, c'est évident qu'au bout d'un moment le glamour fout le camp, le cul devient lassant et les problèmes commencent !

Pour un peu qu'il y ait des enfants de part et d'autre, ça s'aggrave, et si en plus il y a des pensions à verser à l'ex, c'est la totale !!!

C'est pourquoi j'ai choisi de mettre le monsieur au pied du mur, il est parti vivre chez sa maitresse et c'est ma meilleure vengeance !

Je me suis débarrassée définitivement du problème mais je connais bien les deux lascars, donc entre elle qui :

  • est fâchée avec le ménage, la cuisine, le repassage, la couture ...
  • s'exprime volontiers à la hussarde,
  • a viré tous ses neurones 
  •  et n'aime que ce qu'il n'aime pas : le camping, le sport, la danse, sa  famille de dégénérés où tout le monde couche avec tout le monde ...
  • a horreur des dettes !

Et lui qui :

  • avait l'habitude d'avoir ses vêtements toujours propres, parfaitement repassés et rangés, les repas toujours prêts, aucun ménage à faire ...
  • n'aime mas les scandales ni se faire traiter de tous les noms,
  • n'a gardé que deux neurones qu'il s'est collé entre les jambes à grand renfort de Cialis et autres produits qui font bander,
  • n'aime pas le camping ni le sport ni la danse ni sa famille à elle ...
  • a des tas de dettes mais elle l'ignore !

J'ajoute qu'il la trouvait laide, gonflée, mal élevée, conne, abrutie, à la limite du handicap mental et il ne comprenait pas comment son frère avait pu l'épouser !!!

Qu'est ce qui leur reste en commun ? Le sexe ! Jusqu'à quand ? M'en fous, ce n'est pas mon problème ! 



Les hommes sont moins dans la souffrance

Il n’existe pas de statistiques sur le sujet*, mais le stéréotype de la maîtresse attendant le bon vouloir de l’amant a la vie dure. Cela dit, les psys le constatent au sein de leurs consultations : la plainte, la douleur liées à la clandestinité sont du côté féminin. Comment s’explique cette inégalité face à l’adultère ?
Pour le psychanalyste Saverio Tomasella, « beaucoup d’hommes se voient encore en chasseurs, en conquérants, du côté de la puissance, du pouvoir ». Il n’y pas de place pour l’attente sacrificielle. « Les maîtresses, s’agace la sexologue Ghislaine Paris, sont encore assimilées à des “salopes”, des “voleuses”. Avoir deux femmes, en revanche, est une preuve de virilité. De plus, les hommes n’ont pas été élevés dans le dévouement, le sacrifice. Le plus souvent, la femme demande, l’homme accorde ses faveurs. »
Un schéma sans fin ? « Pas du tout, répond Ghislaine Paris. On n’efface pas en quarante ans des siècles de culpabilisation et de formatage. Mais cela bouge dans les jeunes générations. Le modèle du trio bourgeois du XIXe siècle tend à disparaître, remplacé par des couples égalitaires où l’identité féminine est affirmée. »


Suivre le lien

Mais bien sûr que les hommes sont moins dans la souffrance, je pense même que très peu d'entre eux peuvent l'éprouver. L'homme, l'animal intelligent, le mâle ... Celui qui est toujours considéré un chaud lapin, tandis qu'une femme qui a des amants continue d'être une salope, et ceci en plein 21ème siècle !

Supposons un instant que ce soit moi qui ait trompé mon "connard-de-futur-ex-mari-pervers-menteur-traitre" a être infidèle ... Mais ç'aurait été une honte, pour sa famille, pour la mienne et surtout pour moi ! Imaginons maintenant que je me sois tapée mon beau-frère comme il s'est tapé sa belle-soeur ... Alors là j'aurais mérité d'être lapidée !!! Mais comme c'est lui qui l'a fait, ce n'est une honte que pour les gens normaux, dont ma famille heureusement, pour son frère qui n'avale pas l'histoire, pour ses neveux je ne sais pas mais je sais que sa fille ne s'en est pas offusquée, notre fils oui ! Quant à lui, non seulement il trouve ça naturel mais en plus il voudrait avoir raison et la méchante ce serait moi, parce que je l'ai invité à mettre les voiles toutes affaires cessantes !

Ce qu'en pense sa famille à elle ? Je l'ignore, mais comme elles ont toutes couché avec les beaux-frères, à la limite elle est la bien venue, en tous cas elles ne peuvent pas lui jeter la pierre ...

Cette maitresse là est devenue "l'officielle" par mon bon vouloir, elle lui écrivait souvent "je ne veux que ton amour", alors je lui ai filé le mec avec plus les chemises à repasser, les slips à laver, les chaussettes à plier, les repas à préparer, le ménage à organiser ... un pack quoi ! Si elle n'a pas changé ça doit être lui qui pourvoit à tout ceci, en tous cas c'est lui qui achète le pain tous les soirs en rentrant, vers 20 heures, tandis qu'elle qui rentre à 17 heures ... Mais a-t-il le choix ? S'il ne fait pas ça crie, si ça crie elle le vire, si elle le vire il est dans la mélasse ... son seul choix : en trouver une autre sur laquelle il puisse se rabattre en cas de problème, une sorte de maitresse de secours, quoi !!!




"L'homme est souvent décevant, 
mais parfois époustouflant."

Olivier de Kersauson






Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire