vendredi 21 mars 2014

L'homme infidèle 2 - acte 1








J'ai mis un masque d'idiote devant l'homme infidèle, après tout il avait bien mis un masque d'agneau, je crois que c'est à ce moment là que j'ai abandonné le déni, j'étais prête à tout, plus rien ne me faisait peur, c'était comme au poker et je payais pour voir ! Une fois le déni passé mes larmes se sont taries pour laisser la place à une sentiment mitigé entre la rage et le calme, une force qui venait d'ailleurs me poussait mais j'arrivais à réfléchir en toute sérénité. Quoi de mieux que de laisser faire les choses et le temps ? Ne pas lui en toucher un mot, rien, faire vraiment semblant que je n'avais rien vu, rien remarqué, rien pressenti, rien ... C'est dans cet état d'esprit que je suis revenue pour régler un problème.

Il m'a accueilli comme s'il m'avait vue la veille, comme si nous n'avions pas été séparés depuis neuf mois ! Une fois dans la voiture il m'a dit "fais-moi un bisou comme il faut !" (grrrrr) mais ce fut fait ! Une fois à la maison, hormis le fait qu'il n'avait rien fait à manger tout en sachant que j'arrivais à près de minuit, il est allé se coucher tout de suite sans un mot. Je l'ai rejoint mais il était au bord de son côté du lit, tourné vers l'extérieur, comme pour me dire "ne me touche pas", mais je n'allais pas le toucher, je voulais bien faire l'idiote pour mieux cerner la situation mais pas avoir de rapports avec le loup, oui j'ai bien dit "rapports" à ce stade ça ne pouvait plus s'appeler "l'amour ou faire l'amour". La première fois il n'avait pris aucune précaution avec la gueuse et, cette fois-ci, il avait du faire pareil pour l'amour du risque !!!

Pour le week-end nous avons eu le petit-fils mais c'est moi qui l'ai demandé, il me manquait vraiment le petit bout, il était devenu un beau bébé de 18 mois, joyeux, joueur, câlin, beau (mais ça il l'avait toujours été), un vrai petit amour et je ne me suis pas privée de le câliner mais pour de bon, avec amour, parce que j'avais beau dire que je n'étais pas sa grand-mère, il était quand même mon petit-fils. Parce qu'on a beau vouloir se durcir mais quand on a de l'amour plein le coeur on ne peut pas se refaire ! Parce que le petit me le rendait bien et que l'amour filial a toujours fait du bien à ceux qui l'échangent.

Le mardi j'ai réglé une partie du problème. Le reste de la semaine s'est passé comme avant que je parte, c'est à dire : rentré tard, il mangeait, s'allongeait sur le canapé, partait se coucher et si je pouvais ne pas lui parler, il en était reconnaissant ... Comme je faisais l'idiote, ça lui allait parfaitement ! Il m'est arrivé de le voir "sourire aux anges" avec ce sourire idiot qu'ont tous les amoureux de la terre quand ils sont éloignés de l'être qu'ils aiment ... pour dire la vérité : ça me faisait souffrir parce que, oui, je l'aimais encore ! Mais forte de ma première expérience en la matière et soutenue par cette force qui me venait d'ailleurs, j'ai tenu bon et peu de jours après je suis retournée dans mon exil forcé, pour sa grande joie et pour ma sanité mentale !

Ceci étant, je m'étais prouvé à moi-même que je pouvais affronter ce nouveau combat, même si ma santé était encore fragile, ma tête avait bien récupéré, il ne fallait surtout pas que je sois inondée par le muscle le plus important de notre corps : le coeur !!!

J'étais en train de finir de régler le problème qui m'avait conduite en exil quand un autre problème a surgi ! L'auteur en était, pour ne pas changer, mon "connard-de-mari-menteur-trompeur-traitre", la facture était lourde et il fallait négocier, cette nouvelle négociation allait prendre six mois, mais je ne le savais pas encore. Quand j'ai appris cette nouvelle saloperie de sa part, qui avait été faite six ans auparavant sans qu'il ne m'en touche mot, je n'ai pas pu m'empêcher de redevenir moi-même et de lui dire ses quatre vérités mais au téléphone !!! Il l'a très mal pris, l'a nié même, mais les documents ne mentaient pas, eux, et il venait de me coller pour quelques milliers d'euros de dettes supplémentaires !!!

Après quoi, et comme pour se venger,  mon "connard-de-mari-menteur-trompeur-traitre" a passé commande d'un autre "puissant" aphrodisiaque : MUSTANG ! La notice disait :


MUSTANG est composé de damiana, de maca et de muira puama, des aphrodisiaques naturels qui renforcent la libido et augmentent la vigueur sexuelle.

Une cure de MUSTANG est recommandée aux personnes souffrant d’impuissance, qui souhaitent retrouver tonus et vitalité.







Elle est pas belle la vie !?

Soudain, et comme par enchantement, j'ai compris que chaque fois qu'il créait un problème, et Dieu sait s'il en a créé, mon époux se réfugiait dans le sexe ! Évidemment je n'ai pas pu m'empêcher de penser que j'avais été cocue toute ma vie, puisqu'il était un faiseur d'embrouilles de premier ordre et pendant trop longtemps que lui ai toujours trouvé des excuses, je l'ai toujours aidé à s'en sortir, quitte à aller seule dans l'arène pour défendre mon taureau fatigué !

C'est ainsi que j'ai passé mon anniversaire, Noël et le nouvel an seule, à 2000 kilomètres de mes enfants, pendant que lui se tapait une nouvelle pintade dont j'ignorais encore le nom mais j'allais le découvrir.

Pour mon anniversaire j'ai été invitée par mon frère mais, bien qu'invitée, à Noël j'ai préféré rester seule, pour ne pas voir ma famille et mes amis avec leurs enfants alors que, pour la première fois, j'étais loin des miens. J'ai pourquoi j'ai passé le réveillon seule, devant un plat surgelé,  la télé pour seule compagnie, sans sapin, sans lumières, sans les yeux des enfants qui brillent ... seule avec mes souvenirs, ma peine, mes peurs et loin de mes enfants qui, à leur tour, n'ont rien fêté du tout comme moi !


Mon "connard-de-mari-menteur-trompeur-traitre" m'a téléphoné le 24 décembre après-midi mais les 25 et 26 pas de nouvelles ! Enfin le 27 au soir il s'est décidé à m'appeler et m'a dit que le 25 il était chez sa fille et le 26 il avait diné chez son frère, je lui ai fait remarquer qu'il aurait pu trouver 5 minutes pour m'appeler sachant que j'étais seule ... il m'a répondu "moi aussi je suis tout seul" et j'ai rétorqué "pas tant que ça, finalement" !

Le réveillon du nouvel an s'est passé comme celui de Noël et je me suis juré qu'aux prochains réveillons je serais avec mes enfants, même si je devais ramper pour y aller !



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