samedi 12 avril 2014

Vivre avec la crainte

Ce n'est pas normal de vivre dans la crainte et pourtant ...

J'ai vécu craintive pendant des années, quand je dis "craintive" je suis en dessous de la vérité, j'ai eu la peur au ventre pendant des années, j'ai connu les affres de la sonnette de la porte d'entrée, de celle du téléphone, de l'ouverture de la boite aux lettres ... La peur d'avoir l'électricité et le téléphone coupés ... L'angoisse de la carte bleue qui ne va peut-être pas passer ... Le déchirement de ne pas pouvoir payer le loyer ... et j'en passe !
Avant que cet homme ne soit arrivé dans ma vie, je n'avais jamais vu l'ombre d'un huissier ou d'un policier. Avant lui toutes mes factures étaient à jour et mon compte bancaire se portait bien. Avant lui personne n'avait manqué de respect à mon intelligence et à ma personne. Avant lui j'étais une femme bien dans ma peau, épanouie, ayant de la volonté. Je ne manquais de rien, je travaillais pour ça mais j'avais des week-ends, des vacances, des fériés ... tout était normal. Avant lui j'étais un être humain avec mes défauts et mes qualités, heureuse de vivre et souriant à la vie ... Avant lui ... J'aurais du me casser les deux jambes le jour où il a jeté son dévolu sur moi !
J'ai vécu la peur au ventre pendant des années, j'ai mené des batailles qui n'étaient pas les miennes, je me suis oubliée et tout ça pourquoi ? Ça s'appellerait le destin pour les uns, le karma pour les autres ... quoi qu'il en soit je m'aperçois que j'ai mis un tel acharnement à vouloir être heureuse que j'ai vraiment cru l'être !

J'ai du mal à trouver les mots pour décrire ce que je ressens, voire pour ce que j'ai vécu. Je suis un peu comme les femmes battues et il m'arrive encore de croire que c'est de ma faute ! La cruauté mentale et la manipulation ne laissent pas d'ecchymoses sur le corps mais elles laissent de sacrés bleus sur le coeur et des séquelles au cerveau. Maintenant que l'ordonnance de non conciliation a été rendue et qu'il faut la lui signifier en même temps que l'assignation en divorce, il m'arrive encore d'avoir peur de ce qu'il va pouvoir faire ... je sais que c'est idiot, que c'est la procédure qui suit son cours, qu'il ne m'a pas laissé le choix mais je ne peux pas m'empêcher de me demander comment il va réagir ? Ceci d'autant plus que je sais qu'il ne va pas apprécier du tout, tout en sachant que l'assignation ne contient que la stricte réalité et que je n'avais que ce moyen pour divorcer, puisqu'il s'est fermé au divorce par consentement mutuel, ou alors il fallait le faire à ses exclusives conditions qui n'allaient que dans son sens, ce n'était pas un consentement mutuel qu'il me proposait, c'était un divorce sous dictature !
Il est infect, froid, il a de la haine dans les yeux, il est inhumain  et pourtant je n'ai rien fait de mal, je le sais ! Alors pourquoi je ressens cette crainte ??? Heureusement ce n'est que par moments, heureusement je retombe sur mes pieds assez vite et je sais que j'ai fait ce qu'il fallait, mais j'aimerais quand même que ce sentiment de crainte (je ne sais même plus de quoi) me lâche définitivement.
Il m'a tellement fait de mal, il m'a tellement menti et humiliée, j'ai tellement essayé de choses pour que ça marche, que je n'ai aucun regret à avoir, alors pourquoi j'ai encore ce sentiment de crainte et pourquoi les larmes me montent encore aux yeux ?







C'est d'autant plus incroyable que je sais pertinemment qu'il est passé à autre chose, qu'il vit bien et que, pour ce qui me concerne, il s'en moque totalement ! Son seul but c'est de vivre sa vie en faisant comme si je n'avais jamais existé, il ne se soucie même pas de notre fils alors moi ... hein !!! Il faudrait en prime qu'on reste copains mais que, surtout, je ne lui parle pas d'argent, il parait que je ne pense qu'à ça ... Pauvre sombre con !!!
Lui qui a tout détruit en moi, dit que je veux le détruire. Encore une chance qu'il ne prétende pas que je l'ai trompé ! Quoi que j'aurais du, pour qu'il sache ce que ça fait, mais je ne l'ai jamais fait tout simplement parce que je l'aimais et puis ça ne me serait même pas venu à l'esprit.

Je vis un jour après l'autre, j'essaie de rester calme sans être dans le déni de quoi que ce soit, je fais comme je peux et, heureusement, je suis très entourée par mes enfants et mes amis. Je sais que j'y arriverai, je sais que je suis dans mon bon droit, je sais que je n'ai rien à me reprocher mais je donnerais cher pour qu'il comprenne, au moins, tout le mal qu'il m'a fait !



Ce serait un peu comme si je trouvais un chaudron plein d'or au bout d'un arc-en-ciel et, j'en suis sûre, la crainte s'en irait à tout jamais !!!



"L'homme orgueilleux 
seul croit qu'il vivra toujours."


Albert Cohen


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