mardi 25 mars 2014

Comment se sent une femme trompée

La première fois je me suis sentie salie par sa trahison, bafouée, poignardée ... Mais surtout j'avais honte, oui honte, faut il être totalement aveuglée !?  J'ai eu beaucoup de mal à refaire surface, j'avais beau essayer de passer à autre chose, je n'y arrivais pas et tout me ramenait à son infidélité.

J'ai eu le grand tort de tout vouloir savoir dans les moindres détails, d'abord parce que je voulais savoir mais, très vite, parce que j'ai compris que s'il en parlait ça le soulageait, eh oui ! Je me suis dit que s'il avait fait ça c'est que quelque chose clochait et que j'étais peut-être fautive aussi (pauvre idiote) ! Pourtant il m'a toujours dit que je n'y étais pour rien, que le seul fautif c'était lui, qu'il a voulu vérifier si la manière qu'avait Untellette de s'insinuer à lui était vraiment pour le séduire, il a avoué que c'est lui qui l'a embrassée le premier mais qu'elle s'est laissé faire sans réclamer ou se soustraire, il disait que quand il l'a invitée à venir seule à son bureau, elle a très bien compris ce qui allait se passer.

Il a été faste en détails y compris sur le corps de sa maitresse, c'est ainsi que j'ai appris qu'elle avait des seins en "gants de toilette", qu'elle avait une peau jaunâtre et qu'elle avait gardé ses chaussettes ... Puis il a ajouté qu'il n'avait rien pu faire avec elle et ce malgré les préliminaires qu'avaient duré une demie-heure !
Dans un premier temps je lui ai accordé le bénéfice du doute, dans un deuxième temps je me suis dit qu'il était sincère, maintenant je sais qu'il a dit tout ça pour amoindrir sa faute et que j'ai marché comme une idiote ! Force m'est de constater qu'en plus de trompeur il était déjà un vrai goujat !

Il disait aussi qu'il a regretté son geste aussitôt mais qu'il ne pouvait plus faire marche arrière, qu'il n'était pas amoureux et se sentait mal, que très vite il s'est aperçu qu'elle était totalement folle et n'en voulait qu'à son argent mais qu'il n'arrivait pas à s'en défaire ... Qu'il essayait de la tenir en confiance mais à distance pour que je ne l'apprenne jamais mais qu'elle était persistante ... Puis il m'a raconté ses démêlés avec la famille d'Untellette :

  • C'était son mari qui venait au bureau lui demander de lui rendre sa femme,
  • ou bien sa mère qui venait lui faire la morale ...
  • C'étaient ses enfants qui venaient voir si elle était avec lui quand il disparaissait,
  • ou alors son frère (à elle) qui venait le mettre en garde contre sa "folle de soeur" !

Bref, c'était un cirque perpétuel !!! Toute sa famille (à elle)  était au courant de tout et lui se prenait encore pour le roi, c'est vrai que quand un mari débarque et dit "rends moi ma femme", l'amant doit se sentir puissant !!!
C'est ainsi que, devant les allées et venues de la famille de la gueuse, il avait décidé de mettre ses enfants au courant !!! CQFD.

Je me prenais tout de plein fouet et bêtement, comme la majorité des femmes dans mon cas, je voulais toujours en savoir plus. D'ailleurs il me remerciait parce que ça le soulageait et moi, torero par vocation, j'allais dans l'arène pour le défendre de cette folle qui avait jeté son dévolu sur lui mais plus j'en savais et plus je me sentais mais mais, paradoxalement, plus je voulais en savoir et il ne se faisait pas prier ! Je me sentais de taille à affronter toutes les Untellettes de la terre et leurs familles, je ne comprenais pas que j'étais en train de m'enfoncer dans une spirale qui me conduisait tout droit vers la dépression, parce qu'aucun être au monde ne peut en ingurgiter autant sans en garder des séquelles. Mais mon "connard-de-futur-ex-mari-pervers-menteur-traitre" y allait de bon coeur et allait de mieux en mieux, c'était moi qui sombrais pour qu'il s'en sorte ...

Je connaissais toutes les dates, tous les détails, tous les achats ... je me sentais "intelligente" en prime ! Que j'ai été idiote !!! J'ai passé cinq ans à vivre toutes les dates, celle où leur histoire avait commencé, celles où je n'arrivais pas à le joindre mais, désormais, je savais qu'il était avec elle à tel ou tel endroit ... Telle date il l'avait appelée pendant "tant de temps" mais c'était parce que sinon elle l'appelait et patin-machin-couffin ...

Cinq ans plus tard j'ai sombré dans une dépression, j'avais trois ulcères et des tas d'autres problèmes de santé. Comme je ne me suis pas arrêtée, mon corps a dit STOP !!! J'étais plus que l'ombre de moi même et j'ai dégringolé très vite, sans qu'il ne fasse quoi que ce soit pour m'aider à sortir la tête hors de l'eau, bien au contraire.

Je m'étais mise à boire pour dormir parce que les somnifères ne marchaient plus, puis me sentant de plus en plus mal,  et devant sa froideur, je vivais la nuit et je dormais le jour ... Si je dormais le jour c'était pour échapper aux coups de fil de la banque, au facteur avec les recommandés et aux huissiers devant la porte !

Et lui, devant tout ça ? Lui restait calme, serein, froid et il dormait du sommeil du juste !

Je continuais de me sentir salie, bafouée, trahie ... j'étais malheureuse jusqu'au plus profond de mes entrailles, j'ai pensé plusieurs fois à mettre fin à mes jours, j'ai même préparé tout ce qu'il fallait pour ce faire à deux reprises mais il  y avait mes enfants, ils avaient encore besoin de moi et je ne pouvais pas les laisser seuls, je n'avais pas le droit de les faire souffrir plus qu'ils ne souffraient déjà, c'est ainsi que, la deuxième fois et dernière fois, j'ai tout jeté et j'ai arrêté de boire ! Puis je suis allée prendre une douche, je suis restée longtemps sous l'eau, comme si l'eau pouvait faire partir toute la douleur que j'avais en moi ... je m'essuyais devant le miroir et j'ai vu mon visage ... il y avait longtemps que je ne l'avais pas regardé, j'avais vieilli, j'avais une tristesse qui y était empreinte ... j'ai pensé : "si ma mère était encore là, elle me mettrait des gifles !", c'est ce jour là que j'ai décidé d'avancer enfin, près de huit années c'étaient écoulées sur sa première infidélité (connue) !!!

Encore un an se passa et j'eus la certitude de sa deuxième infidélité (connue). Je ne me suis plus sentie salie ni bafouée, trahie oui ! Mais c'était une trahison qui coulait presque de source : "trompeur un jour, trompeur toujours" ! C'est pourquoi j'ai pris le taureau par les cornes (oui, le torero était de retour) et j'ai décidé de me taire pour m'en sortir le mieux possible. Une force étrange m'est venue d'ailleurs et quelques mois plus tard, toutes preuves bien à l'abri, j'ai mis fin à ce mariage que j'avais fait par amour mais dans lequel j'avais été la seule à aimer.

A ce jour, je puis affirmer sans honte et sans crainte, mon mariage fut un échec et je ne me sens fautive que d'une chose : avoir été aveuglée par l'amour !
Je ne suis pas la première et je ne serai pas la dernière mais PLUS JAMAIS aucun homme n'aura une emprise quelconque sur moi ou sur mon devenir. Le jour où j'aurai une nouvelle relation, ce sera chacun chez soi et la personne la plus importante de ma vie, ce sera toujours moi ! Mes enfants font partie de moi, s'ils sont heureux je suis heureuse, mais aucun homme ne se mettra jamais entre nous et, si homme il y avait, il gardera ses problèmes pour lui et il les règlera tout seul, ses ex, ses gosses, sa famille, ce sera SA vie, la mienne, de vie, n'appartient qu'à moi !





Le monsieur qui, éventuellement, fera un jour partie de ma vie ne sera là que pour mon plaisir, pour sortir avec moi, me donner tout ce à quoi j'ai droit, faire l'amour avec moi ... que pour le plaisir, la tendresse, les rires et les joies !
Je ne lui montrerai que mon meilleur côté, il lui faudra être cultivé et, comme moi, aimer le cinéma, le théâtre, la bonne chair, la musique (ma musique), les sorties entre copains, la mer, le soleil, les voyages ... Donc il faut qu'il ait de l'argent, eh oui ! Je n'ai jamais été vénale et j'ai eu tort, dorénavant c'est moi d'abord, ensuite moi et après ... eh bien encore moi !!!

Mais je ne serai jamais "l'autre", je ne me cacherai jamais et je n'épouserai plus !


Nous resterons "fiancés" sans jamais nous épouser, cela nous évitera de divorcer !


Victor Hugo

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